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Grippe aviaire Les industriels avicoles inquiets pour la consommation

Les industriels français de la volaille commencent à s'inquiéter des possibles répercussions sur les ventes des craintes suscitées par l'extension du virus de la grippe aviaire, même s'il n'y aucun risque à manger des volailles.

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Le président de la Fédération nationale des syndicats de commerce de produits agricoles (FNSCOPA) Marc Hervouët a fait état mercredi 12 octobre d'une baisse des achats de volailles "d'environ 10% depuis 15 jours" à Rungis, le plus important marché de gros en France. Environ 100.000 tonnes de volailles transitent chaque année par Rungis (Val-de-Marne). "Une fois que la viande est cuite, il n'y a aucun risque", souligne pourtant Cyrille Arcamone, directeur de la communication du groupe breton Doux, un des leaders européens du secteur avec un chiffre d'affaire de 1,3 milliard d'euros dans le monde.

Alors que le Premier ministre Dominique de Villepin doit réunir vendredi à Matignon les ministres concernés par la question, les industriels devaient se concerter jeudi par téléphone pour définir une stratégie, a déclaré à l'AFP Alain Melot, le président de la Fédération des industries avicoles (FIA). Ils doivent décider notamment du maintien ou du report des campagnes de publicité prévues sur le logo Volailles Françaises. "J'ai quelques échos d'une tendance à la baisse de vente de volailles, notamment chez les bouchers traditionnels", ajoute le président de la FIA. Selon les experts du journal spécialisé Les Marchés, "la demande a été plutôt faible mercredi sur le marché de gros de Rungis, même si la période du Ramadan est favorable à la consommation de poulet et de volailles en général car celles-ci rentrent dans le régime alimentaires des musulmans pratiquants pendant cette période".

"Les Français commencent à développer une psychose, surtout depuis que le gouvernement a décidé de saisir l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Il faut prévenir ce risque par une information et une communication répondant à ces inquiétudes", souligne Séverine Lesieur, directrice du pôle prévention et gestion des risques chez Hill and Knowlton France.

La mobilisation du gouvernement sur la grippe aviaire est "totale depuis deux ans", a assuré le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. Il a souligné que le dispositif français, qui applique "le principe de précaution", était "en permanence réadapté en fonction des informations dont nous disposons". La production de volailles en France a connu une forte expansion au cours des 30 dernières années du XXe siècle, doublant même entre 1980 et 2000 grâce principalement à un accroissement de la consommation de 80% dans l'Hexagone. Mais depuis début 2000, la consommation a tendance à stagner, voire à régresser légèrement malgré la progression des plats préparés à base de volaille. Sur août et septembre 2005, la consommation, à l'instar de nombreux produits alimentaires, a même reculé de 3,8% par rapport à la période correspondante de 2004, selon l'Office interprofessionnel des viandes, de l'élevage et de l'aviculture (Ofival).

Chaque année, quelque 190.000 élevages français produisent 1 milliard de volailles, dont 750 millions de poulets, 80 millions de dindes, 80 millions de canards, 35 millions de pintades et plusieurs millions d'oies et de cailles. Seulement 20% de ces volailles sont élevées en plein air. La France est le premier producteur de volailles de l'UE et le troisième exportateur mondial derrière le Brésil et les Etats-Unis. Le secteur réalise un chiffre d'affaires annuel de 6 milliards d'euros et emploie 50.000 personnes.

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